Pour beaucoup septembre a toujours été un mois de déprime : fin des vacances, impôts qui tombent, retour à l’école… Une espèce de condensé de nouvelles peu réjouissantes. En ce qui me concerne, j’ai toujours aimé septembre. C’est pour moi une sorte de second printemps, où l’oisiveté de l’été fait place à une émulation, un renouveau plein d’énergie salutaire.
Enfant, nous ne partions jamais en vacances en famille en été. C’était la période de l’année où je voyais le moins mon père, puisqu’il était parfois déjà parti travailler avant que je ne me réveille et rentrait alors que j’étais déjà endormi. Maman m’a même déjà confié, amusée, qu’elle savait précisément quand j’ai été conçu car c’était le seul week-end qu’elle avait passé avec Papa dans l’été 85.
Pour moi, enfant unique, l’été c’était l’ennui. Que l’été soit caniculaire ou pluvieux à se pendre, l’échappatoire résidait dans les vacances chez mes grands-parents. Mais là encore, l’oisiveté était solitaire, car il y avait peu d’enfants de mon âge avec qui partager mes vacances. Au bout d’un mois d’été, il me tardait déjà que septembre soit là, afin de retourner à l’école, remettre mon cerveau en marche et retrouver mes amis qui avaient trop longuement fui la ville.
Cet après-midi, en me baladant dans les rues animées de Montmartre et du sud de Pigalle, je me suis remémoré ces souvenirs d’enfance. La joie de retrouver septembre, les fins d’été encore douces où on peut se balader en t-shirt, l’atmosphère d’une ville qui bouillonne à nouveau, dans un sursaut avant l’automne.