La fin de règne approche. Le film de Karl Zéro, dont jai déjà parlé, en est une des preuves. Comme il faut bien faire tourner le pays, les ministres proposent nimporte quoi.
Pour marquer les esprits, le gouvernement sortant fait les fonds de tiroir des idées quon a toujours abandonné juste après y avoir pensé. Mais bon, des fois, ya des raisons très objectives qui font quon laisse tomber une idée, par exemple le fait que cette idée soit nulle.
La réforme de léducation Nationale en fait partie. Le dernier a y avoir laissé son fauteuil est Claude Alègre, et depuis il ne se gène pas pour parler du sujet et commenter les mesures prises par ses successeurs.
La dernière possibilité évoquée par nos chères têtes pensantes est une profonde réforme de lenseignement supérieur. Il apparaît assez nettement que des fillières supérieures sont des voies de garages. Dans une interview au Monde du 17 juin, lancien ministre qualifie même d « usines à chômeurs » les filières de sciences humaines et sociales.
La solution pour soigner la gangrène de luniversité Française et son manque de visibilité au niveau international serait donc de rattacher les grandes écoles aux universités. Cest vrai, une partie du système arrive encore à bien fonctionner, cest pas normal, il faut la couler avec le reste du navire !
Le ministre et ses secrétaires dEtat, toujours bien informés des dossiers, ignorent certainement que les Grandes Ecoles travaillent déjà en collaboration avec les universités. Quil sagisse des Ecoles Centrale, de Polytechnique ou des Mines, les écoles ont déjà noué des partenariats avec les universités pour la recherche. Des passerelles existent dans les écoles dingénieur pour intégrer les élèves venant de la filière universitaire (les fameux admis sur titre).
Cette annonce (suivie de peu dune rectification par le ministre Gilles de Robien) a suscité une levée de boucliers dans les Grandes Ecoles, et les réseaux des anciens élèves sont déjà au travail. Une réforme de léducation est inéluctable, mais une intégration pure et simple de structures habituées à se débrouiller avec les crédits de léducation et compléter par lapport dentreprises nest pas la panacée.
A terme, une telle mesure aurait pour risque de plomber le fonctionnement des Grandes Ecoles, ou alors darriver à un détachement de ses écoles de lEducation Nationale. Après les Ecoles de Commerce, les Ecoles dIngénieur deviendraient aussi des établissements privés ce qui ne favoriserait pas les élèves issus de classes sociales modestes.
Pour le moment, le ministre, dautres députés de la majorité et des députés de lopposition se sont voulus rassurant. Jusquici, tout vas bien dans le monde merveilleux des Grandes Ecoles
Source : le Monde du 17 juin 2006, larticle à lire ici et linterview de Claude Allègre ici.
Tiens… ça fait un parallèle avec l’ostéopathie, vu que le monde médical, universitaire, veut, non pas un partenariat… mais nous englober, pour nous faire disparaitre.
L’interview d’Allègre est très bien. Elle me fait presque oublier que ce monsieur, quand il était ministre, avait plus ou moins tenté de saborder les classes prépa. Et puis c’est un géologue, ce ne peut être qu’un homme bien ^^